Les méthodes d’élaboration de nanomatériaux inorganiques ou hybrides reposant sur «la Chimie Douce» mettent en jeu des réactions de « polymérisation minérale » au sens large et s'effectuent à température ambiante. Il est donc possible par ce type d’approches, de générer simultanément dans un même matériau des composantes organiques ou biologiques et des composantes minérales afin d'aboutir à de véritables hybrides ou nano-composites organo-minéraux. Combiner en un seul matériau les propriétés de certaines molécules organiques ou biologiques et celles des composés minéraux est devenu un objectif réalisable. Ces approches transversales où ingenierie moléculaire et procédés ingénieux sont synergétiquement couplés recouvrent des stratégies de synthèses biomimétiques ou bio-inspirées qui permettent au chimiste d’élaborer des systèmes complexes de formes variées avec une parfaite maîtrise des différentes échelles de taille, de la composition, la fonctionnalité et de la morphologie. La réalisation d’architectures hiérarchiques hybrides complexes implique des modes de synthèse transversaux et illustre bien le rôle central d’une « Chimie Intégrative » dans le domaine des matériaux avancés. C'est dans ce contexte que se développe, au carrefour de « la chimie dans tous ces états », de la physique, de la biologie et de la science des matériaux, le champ nouveau d'investigation concernant les matériaux hybrides. En terme d’applications, certains hybrides ou nano-composites organo-minéraux sont au niveau du développement ou de prototypes et d’autres sont déjà commercialisés. Ces matériaux hybrides impactent des domaines aussi variés que ceux de l’automobile, du textile, de l’emballage, de la construction et de l’isolation thermique et phonique, de la micro-optique et micro-électronique. Les matériaux hybrides sont déjà très utilisés dans l’élaboration de revêtements fonctionnels (Anticorrosion, Antisalissure, Anti rayures, Autonettoyants, Décorations, Antireflets…). Certains d’entre eux sont aussi en émergence dans le domaine de l’énergie. Les sciences environnementales bénéficient de la mise au point de matériaux hybrides dans des domaines comme ceux concernant les capteurs et biocapteurs, la catalyse et biocatalyse, la séparation, les membranes sélectives. Dans le domaine des applications médicales et de la cosmétique, les hybrides sont développés dans : les implants et ciments dentaires, les soins et la protection du cheveu et de la peau, les prothèses, l’imagerie et les vecteurs thérapeutiques.